Je ne saurais vous dire à quel point je suis heureux mais aussi soulagé. Finalement, je n'étais pas si dingue que ça, j'y ai cru et j'ai raison de croire qu'un jour Sakura pourra revivre. Peut-être que je parle un peu trop vite, pour le moment, elle ne m'a pas encore adressé la parole une seule fois et elle n'est pas encore en état de marcher à nouveau. Mais j'y crois et je garde l'espoir de l'a voir sourire un jour.

Le médecin se relève légèrement tout en remettant correctement ses lunettes sur son nez, aquilin. Il se met à marmonner des paroles incompréhensibles en se grattant le bout du menton, les sourcils froncés. Il prend une sorte de petit stylo émettant un petit rayon de lumière et le place dans le champ de vision de Sakura, celle-ci ne cligne pas des yeux mais elle le suit du regard. Il se redresse à nouveau et déclare.

- Etrange... Vraiment très étrange. C'est la première fois depuis toute ma carrière que je vois un tel phénomène, je n'ai jamais vu cela. C'est un miracle...

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres pendant que je regarde Sakura avec fierté. Celle-ci est toujours assise dans son fauteuil roulant, lorsqu'elle voit quelqu'un, elle ne le lâche plus regard tandis que son visage est dépourvu d'expression. Madame Stam est assise à coté de moi, c'est la première fois que je l'a vois ainsi. Elle sourit de toutes ses dents et ne peut s'empêcher de laisser échapper une petite larme de joie et remplit d'émotions. Le médecin se frotte les mains sur son tablier blanc, sans pouvoir cacher son étonnement et son admiration, il se dirige vers son bureau et se met à griffonner quelques phrases sur une feuille.

- Que devons-nous faire docteur ?

Demande Madame Stam en se penchant en avant, serrant contre sa poitrine, son petit sac en cuir qui a, à certains endroits, encore cette étrange fourrure grise. Le médecin revient vers nous en souriant.

- Le seul conseil que je peux vous donner, Madame, c'est de laisser faire le temps.

Puis ses yeux se posent à nouveau sur Sakura qui le fixe.

- Et vous dites qu'elle a bougé un membre de son corps ?

Demande le médecin en prenant la main de Sakura pour l'examiner. Je prends donc la parole.

- Oui, elle m'a attrapé par le poignet, il y a quelques jours.

Il passe son pouce sur le poignet de la rose, sans m'adresser un seul regard. Il est de toute évidence, fasciné par ce qui arrive en ce moment mais il me demande ensuite.

-Son geste, était-il brutal ?

-Non, au contraire.

Je me mords la lèvre inférieure en le regardant relâcher la main de Sakura. Finalement, l'homme se relève et tend la main vers Madame Stam qui l'a sert, aimablement.

- C'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité.

Dit le médecin en laissant échapper un petit rire tout en serrant ma main, la pression exercée sur ma main est si forte que j'ai l'impression qu'il va me l'a broyer...

Nous remontons dans la voiture et Madame Stam me raccompagne chez moi, je l'a salue et dis au revoir à Sakura qui ne me répond pas, mais je n'y fais plus attention maintenant. En arrivant dans ma chambre, je me remets au boulot, la peinture que j'ai commencé il y a deux jours est presque finit mais il faut que je l'a rende après demain. Après avoir ajouté une dernière pointe de rouge sur ma toile, je l'a prend délicatement entre mes mains pour la faire sécher dans une autre pièce. Je reviens dans ma chambre avec la bonne intention de fumer une cigarette à ma fenêtre, j'ouvre celle-ci et m'installe confortablement au bord tout en aspirant de la fumée pour ensuite la recracher en faisant des cercles. Je remarque assez rapidement que mes mains et mon visage sont parsemés à certains endroits, de petites taches de peinture mais je m'y suis habitué avec le temps, ça ne me dérange plus car c'est mon univers. Alors que ma cigarette arrive à sa fin, je l'a jette dans le vide et mes yeux se posent sur une silhouette se trouvant juste en face de ma maison. Je l'a reconnaitrai entre mille autres... Karin. Celle-ci se trouve sur le trottoir opposé, elle me regarde de ses beaux yeux, noisettes. Je reste bouche bée, je ne sais pas trop comment réagir mais mes pas me dirigent immédiatement vers la porte de ma chambre, je descends les escaliers en courant et je manque de trébucher en arrivant dans le hall. Je me précipite hors de la maison. Karin se trouve déjà devant ma porte, elle m'adresse un petit sourire, gêné. Je recule d'un pas et me contente de la regarder avec une sorte d'incompréhension dans le regard. Que fait-elle ici ?

- Je... Je peux entrer ?

Me demande t-elle en me montrant l'intérieur d'un geste du menton.

- Heu... Oui, oui, bien sur ! Je lui ouvre la porte et la laisse entrer. Elle passe devant moi, les poings serrés, comme si elle stressait. Je ne comprends pas. Mais je sens déjà son parfum à la framboise, me chatouiller les narines, cette odeur m'a tant manqué. Je me revois à nouveau dans ses bras, l'embrassant tendrement... Je ne dois plus y penser. Je lui demande si elle veut boire quelque chose mais elle me fait signe que non. Nous restons plantés, tous les deux, l'un en face de l'autre. Je commence à ne plus me sentir à l'aise, je me gratte la tête en grimaçant. Bon, j'ai décidé d'être direct.

- Qu'est ce que tu fais là ?

Elle se dandine sur une jambe, les joues rouges, je lui envois un regard en faisant un mouvement du menton pour l'encourager à parler.

- Je... Je suis désolée Sasuke pour ce que j'ai fait, il y a quelques mois.

Elle se mord la lèvre inférieure.

- Tu me manques.

Elle n'avait même pas finit sa phrase que je faisais déjà un tour sur moi-même en levant les yeux vers le plafond, plaçant mes mains sur ma nuque. Je rêve ! Ces gestes l'ont déstabilisé, elle baisse les yeux, honteuse.

- Je sais que ça paraît idiot mais je me suis rendue compte à quel point, j'ai été bête.

Elle insiste bien sur le mot « Bête », je l'a regarde à nouveau, sans un seul sourire sur mes lèvres. Un long silence s'installe entre nous et je ne sais pas quoi dire.

- Sasuke, dis quelque chose, s'il te plait.

Me dit-elle d'une voix hésitante. Je ne réponds pas toute suite car je n'en ai pas envie mais il va bien falloir que je lui donne une réponse un jour. Je cherche mes mots.

- Écoutes Karin, je...

Je croise son regard qui me rappelle tant de souvenirs. Je n'ai même pas finis ma phrase que je vois déjà ses yeux se remplirent de larmes, je déteste voir des gens pleurer, surtout elle. - Je suis passé à autre chose maintenant. Mes sentiments pour toi ne sont plus les mêmes qu'avant...

Elle me coupe la parole et c'est là que je vois ses larmes dégouliner sur ses joues.

- C'est à cause d'elle, n'est ce pas ?!

Naruto a parfois tendance à ne pas tenir sa langue...

- Qui ça, « elle » ?

Je demande mais je ne sais pas mentir.

- Cette fille ! Je sais tout, Sasuke, n'essais pas de me prendre pour une idiote.

Ses larmes ne cessent pas un seul instant de couler, cette vision m'est insupportable. Je me rapproche d'elle mais elle recule en tendant une main vers moi comme pour me repousser.

- S'il te plait, ne t'approche pas de moi, je t'en supplie.

Ses paroles me figent sur place, je ne sais plus quoi dire et la douleur de Karin m'afflige horriblement, je n'aime pas faire souffrir les gens, surtout quand je tiens énormément à eux. C'est vrai, je ne suis plus amoureux de Karin mais je ne peux supporter de la pleurer ainsi.

- Karin, je ne peux pas te demander d'arrêter de pleurer mais je veux juste que tu comprennes qu'après tous ces mois...

- Tu me dis ça pour que je m'en veuille encore plus, Sasuke, pas pour me remonter le moral.

- Mais non, ça n'a rien à voir !

- Je sais, je n'aurais jamais du partir. Tu peux pas t'imaginer à quel point, je suis désolée !

J'en peux plus, je m'avance vers elle, l'attrape par le poignet et l'attire contre moi.Je l'enlace tendrement, sa tête est plaquée contre mon torse et ses bras finissent par entourer ma taille pour me serrer à son tour, dans ses bras. Je l'entends sangloter et ses mains se crispent sur mon t-shirt, comme si elle voulait me l'arracher... Je pose mon menton sur le haut de son crâne et me mets fixer un point invisible, en l'a berçant lentement. Plusieurs minutes passent avant que Karin cesse enfin de pleurer, je l'entends parfois renifler et ravaler ses larmes, finalement et elle se dégage lentement de mon étreinte pour essuyer avec la manche de son pull, ses yeux rouges et gonflés par les larmes. Elle me fuit du regard et finit par dire d'une voix enrouée.

- Merci.

Je ne peux lui demander de rester ami avec moi, ça serait complètement débile de ma part. Le temps changera peut-être les choses et je l'espère vraiment. Elle m'adresse un sourire forcé avant de faire demi-tour pour se diriger vers la sortie, je lui ouvre la porte. Tout ce que je peux faire pour elle maintenant, c'est la laisser seule. Je l'a regarde partir d'un air absent, jusqu'à ce que je ne voye plus sa longue chevelure rousse, voler au rythme du vent.

- Je lui ai dit que je ne ressentais plus du tout la même chose qu'avant et elle s'est mise à pleurer.

Je fais une grimace avant de jeter un petit caillou, plat dans l'eau. Je n'ai jamais réussi à faire rebondir les galets sur l'eau et je pense que je n'y arriverai jamais. Je pousse un long soupir avant de tourner le dos à l'étang pour marcher vers Sakura qui est assise sur son fauteuil roulant. Je ne lui adresse aucun regard et m'installe dans l'herbe, à coté d'elle, je pose ma tête contre son fauteuil tout en regardant l'immense étendue d'eau, verdâtre, devant moi. J'aime bien raconter tout ce qui m'arrive à Sakura et j'ai maintenant prit l'habitude de l'emmener dans toutes sortes d'endroits afin de passer du temps avec elle. Peut-être que ça pourrait l'aider pour sa guérison mais pour le moment, elle ne sait que faire bouger ses doigts, ses mains ainsi que ses yeux et sa tête.

- C'était horrible, je l'ai pris dans mes bras pour la consoler mais je ne pense pas que ça a vraiment marché.

Je prends un autre caillou et le lance brutalement dans l'eau, ce geste nous éclabousse légèrement. J'aimerais changer de sujet de conversation... Je relève la tête vers Sakura, ses yeux se posent alors sur moi.

- Tu penses que tu seras capable un jour, de me faire un sourire ?

Elle se contente de me regarder, je ne vois aucune expression sur son visage d'ange, cependant, sa main qui pend légèrement dans le vide, se rapproche lentement de ma tête puis ses doigts se mettent à caresser ma chevelure, tendrement. Rien que ce geste qui a du lui demander une force phénoménale, me fait sourire, malgré le fait que son visage reste de marbre.

- Moi, je garde espoir.

Quelques heures plus tard, je reconduis Sakura chez elle, Madame Stam me propose du café mais je refuse son invitation, il faut que je bosse mes cours.

Les jours passent, à chaque fois que je me rends chez Sakura, mes yeux ne peuvent s'empêcher de s'attarder quelques instants sur la photo de famille de la rose, enfermée dans un cadre, posé sur la commode, à l'entrée de chez Madame Stam. Ses yeux remplient de joie qui me fixent à chaque fois que je passe devant, ses sourires éclatants... Je ressent sans cesse une sorte de pitié envers cette famille, brisée du jour au lendemain... Je me demande souvent si Sakura se rappelle de sa mère, de son père ainsi que de son petit frère, pense t-elle à eux ? Ou les a-t-elle oublié ? Je pense que cette question restera sans réponse tant qu'elle n'aura pas reprit la parole... Je ferme les yeux et me détourne cette photographie qui me donne cette horrible de sentir mon cœur se serrer, se contracter, jusqu'à éclater.

Je marche lentement vers le jardin de Madame Stam tout en faisant danser les clés de ma voiture, dans une main. En effet, j'ai enfin une voiture qui n'appartient qu'à moi... Arrivé dans le jardin, je vois Madame Stam se pencher vers une plante étrange pour enlever les mauvaises herbes qui l'entoure, je l'a salue d'un sourire, elle fait de même et reprend directement son travail tout en chantant discrètement. Je tourne la tête vers Sakura, qui est cette fois, en compagnie d'une masseuse. C'est une jeune femme aux cheveux bruns, portant des lunettes rondes sur le nez, celle-ci ne m'adresse aucun regard, elle est bien trop occupée à masser lentement les pieds de la rose qui fait comme si de rien n'était. Le médecin nous avait fortement conseillé d'engager une masseuse, afin de masser les parties invalides du corps de Sakura, cela permettrait de mieux faire circuler le sang dans les veines et réveiller les muscles endormis de celle-ci , cela faciliterait surement la guérison de Sakura... Pour qu'elle puisse enfin bouger tous ses membres et un jour, marcher. Rien qu'en essayant d'imaginer Sakura poser un pied devant l'autre, me fait sourire, j'ai tellement hâte de la voir revivre même si je sais pertinemment que ce n'est pas pour maintenant. Je m'avance vers elle et m'assit à ses cotés tout en glissant un dessin entre les mains de Sakura. Ses doigts se resserrent légèrement sur le papier et ses yeux se posent sur les fins coups de crayons tracés, dessus.

- C'est le dessin dont je t'avais parlé il y a quelque jour. Tu t'en souviens ?

Je lui demande en souriant, celle-ci me répond en me regardant et en clignant lentement des paupières, cela veut dire « Oui ». Je suis sur le point d'ouvrir la bouche pour parler mais la masseuse s'exclame.

- Ah tiens ! Ses petits orteils prennent enfin vie !

Dit-elle en chatouillant gentiment le dessous des pieds de la rose. Sous l'effet des chatouillis, les orteils de Sakura se mettent à bouger, irrégulièrement mais ce n'est pas grave, c'est déjà une très bonne nouvelle. Je me penche en avant pour mieux observer, j'en suis vraiment ravie mais Sakura fait comme si il ne s'était rien passé et se contente d'observer mon dessin, impassible. Madame Stam se redresse rapidement et vient presque en courant vers nous, celle-ci se poste devant la masseuse et observe le résultat en posant ses mains pleines de terre sur ses hanches. Dans ses yeux, j'y vois de la joie ainsi que du soulagement, la guérison de sa petite fille l'a rend de plus en plus heureuse. Elle fait alors part de ses pensées à la brune qui continue à masser les jambes de Sakura.

Tic tac... Tic tac... Tic tac...

Mes pupilles d'un noir profond fixent avec intensité, l'horloge qui se dresse en face de moi. Les minutes passent et le stress ne fait qu'augmenter, je ferme les yeux afin de me concentrer. Je suis sur le point de passer mon oral pour les examens de fin d'année, j'ai passé les dernières semaines à étudier sans relâche, pendant tout ce temps, je n'ai vu Sakura que peut-être une ou deux fois par semaine mais Madame Stam me tient sans cesse au courant des changements, des améliorations dans le comportement de sa petite fille. J'ai hâte que les examens passent et j'espère avoir mon diplôme... Je tiens entre mes jambes, mon immense pochette à dessins que je vais devoir présenter au jury et faire une sorte d'exposé et après demain, l'examen se présentera sous forme de QCM mais je suis assez confiant là-dessus. Je sais que je peux y arriver... Mon nom résonne dans la pièce ou tous les étudiants convoqués, attendent leur tour pour cet oral qui déterminera leur orientation. Mon cœur se met à battre rapidement, j'ai le souffle saccadé mais il faut absolument que je me calme.

« Pense à elle » me dis-je en fermant les yeux, tout en franchissant les portes, menant à la salle ou se passe mon oral. C'est étrange, mais je me sens mieux ! J'adresse au jury, un sourire franc avant de commencer mon exposé.

Quinze minutes plus tard, je sors de la salle... Le dos courbé, le regard vide, le teint pâle. J'ai comme l'impression que j'ai tout foiré du début à la fin, le jury avait l'air de se moquer de moi, c'était horrible. J'aurais les résultats de cet oral dans quelques semaines et je prie le bon Dieu pour qu'ils me donnent une note à peu près potable pour que je puisse avoir mon diplôme que j'attends depuis si longtemps.

Cela fait deux semaines que mes examens sont passés, plus le temps passe, plus je sens le stress monter. Aurais-je mon diplôme ? devrais-je redoubler? Ou encore pire, est ce que je vais être viré de la fac ? Non, je ne suis pas nul à ce point, je pense...

Naruto me donne un tape dans le dos pour me rassurer, je le regarde et lui envois un léger sourire pour ensuite me tourner vers le tableau d'affiche encore vide... Les résultats ne vont pas tarder à être affichés. D'autres étudiants sont autour de nous et attendent comme moi, la sentence. Le stress et l'anxiété règne dans la salle, les gens sont agités et ne cessent d'envoyer des regards apeurés vers le tableau. Au bout de quelques minutes, un professeur pénètre dans la salle avec un paquet de feuilles entre les mains, il se poste devant le tableau et accroche les feuilles avec des punaises. Je me précipite vers lui en espérant voir mon nom affiché. Il vient d'en accrocher deux et mon nom n'apparaît toujours pas. Naruto m'envoie un regard rassurant et se tourne à nouveau vers les affiches. Je suis bientôt entouré de tous les étudiants. Au fur et à mesure, j'entends des cris de joie. Le professeur a fini et s'en va. Mes yeux cherchent désespérément mon nom.

- Sasuke regardes !

Me crie Naruto en pointant son doigt sur l'une des affiches. En lettres grasses est écrit mon nom. Naruto se met à crier en me donnant des tapes sur l'épaule tout en sautillant sur place.

- Tu as réussi, tu as réussi, mec !

Je reste figé avec un sourire niais. Je n'arrive toujours pas à me rendre compte que j'ai mon diplôme, je l'ai... Je l'ai vraiment ! J'ai ce putain de diplôme ! Je me tourne vers Naruto pour sauter à mon tour comme un dingue, fou de joie. Je ne cesse un seul instant de crier ma victoire.

- Faut fêter ça !

Me dit-il en faisant demi-tour pour se diriger vers la sortie. Je le suis d'un pas presque dansant. On se rue à l'extérieur de l'établissement, je croise Monsieur Metzler qui est en train de fumer sa cigarette, il m'envoie un sourire avant de déclarer.

- Bien joué petit gars !

Je le remercie et saute dans ma voiture, Naruto à mes cotés. Mon ami me demande ou on va et je ne sais pas pourquoi mais je lui réponds.

- Je t'emmène voir Sakura.

Fis-je en lui souriant de toutes mes dents, mes yeux sont rivés sur la route mais je vois du coin de l'œil Naruto lever le regard vers le plafond en soupirant bruyamment pour que je l'entende. Je me tourne vers lui pour lui dire qu'elle a changé depuis notre rencontre... Cependant, il n'a pas l'air du tout convaincu par mes dires. Au bout de quelques minutes, je me gare devant la maison de Madame Stam, j'entends Naruto dire une remarque sur l'état de la maison, celle-ci est presque entièrement recouverte de plantes, seules les fenêtres ressortent assez bien. Mais je ne fais pas attention à sa remarque, je préfère l'ignorer. En arrivant devant la porte, je sonne. Les talons de la vieille femme, claquent contre le sol, carrelé puis elle m'ouvre.

- Ah Sasuke !

Les yeux de Madame Stam se posent ensuite sur mon ami qui se tient à mes cotés.

- Bonjour Madame !

S'exclame Naruto avant d'être accueillit à bras ouvert par la vieille dame. Je lui présente Naruto puis nous nous engouffrons à l'intérieur de la maison ou règne une ambiance que j'ai toujours apprécié, une ambiance apaisante... Cela est surement du à l'odeur des plantes.

Je me dirige vers le jardin, suivis de Naruto qui a la bouche grande ouverte, il ne cesse de jeter des regards autour de lui, comme si il vient de pénétrer dans un monde merveilleux qui lui est encore inconnu.

Sakura est là, plus belle que jamais malgré son visage dénudé d'expression. Sa longue chevelure rose est relâchée sur ses épaules, nues, elle porte une robe de couleur bordeaux. Depuis notre rencontre, je ne cesse de me dire qu'elle change et surtout, qu'elle revit de jour en jour. Ses pupilles ont retrouvé cette petite lueur de vie que l'on voit sur sa photo de famille, ses lèvres sont légèrement roses et ses joues n'ont plus ces horribles creux que l'on voyait apparaître sur tout son corps, auparavant. Elle possède maintenant de longs doigts de pianiste, des jambes fines et une poitrine tout à fait respectable, un corps parfait et je sais au fond de moi que c'est en quelque sorte, grâce à moi, qu'elle est comme ça, aujourd'hui. Je suis peut-être un peu vantard mais personne ne peut le nier, Madame Stam passe son temps à me remercier à me couvrir de compliments.

La rose est comme toujours, assise sur un fauteuil roulant, entre ses mains se trouve un bouquin que je lui ai donné quelques semaines auparavant, « L'Adieu aux armes », je pense qu'en lisant ce livre, cela pourrait peut-être l'aider à ressentir de la joie, de la peine même si je sais qu'elle a déjà assez ressentit cela... Mais à ce que je vois, elle avance assez bien dans l'histoire, l'un de ses doigts est posés au milieu, sur la raie du bouquin, comme un marque page, elle doit bien avoir lu une centaine de pages déjà. Lorsqu'elle m'entend arriver, elle se tourne légèrement vers moi et m'adresse un léger signe de la main, un geste encore un peu faible mais cela me fait plaisir. Je me tourne vers Naruto et lui souris.

- Naruto, je te présente Sakura et Sakura, voilà, Naruto, mon meilleur ami.

Le blond se poste en face de Sakura et lui adresse l'un de ses sourires de débile qui apparemment, fait son charme, il se penche en avant pour mieux observer Sakura de ses iris, bleus ciel. Il émet un léger rire avant de déclarer.

- Quand tu me disais qu'elle était belle, finalement, pour une fois que ce tu dis est vrai. 

Je lui donne une tape sur la tête en fuyant du regard Sakura qui vient de poser ses yeux émeraudes sur moi. Madame Stam revient dans la pièce avec comme toujours, son plateau à café qu'elle a l'habitude de faire en ma présence. Madame Stam nous sert à tous du café, je vois Naruto refuser poliment car il n'a jamais aimé ça, c'est bien l'une des choses qu'il déteste le plus... Alors que nous buvons notre café tout en discutant de mes résultats avec la vieille dame, Naruto nous coupe la parole pour se lever en s'exclamant.  

- Je rêve! Vous avez de la beuh dans votre jardin!

Voilà un sujet qui intéresse toujours Naruto, le Cannabis.. Madame Stam se lève à son tour en affichant un sourire pleins de fierté. Le blondinet se penche vers la plante pour toucher le bout des feuilles, vertes, tout en l'examinant dans les moindres recoins. La vieille dame vient à ses cotés et voilà qu'ils se mettent à partir dans de gros débats sur la légalisation du Cannabis. Je détourne les yeux pour regarder à nouveau Sakura et à mon grand dépourvus, je l'a surprend en train d'essayer de se lever malgré ses bras et ses jambes encore faibles. Je me lève immédiatement et viens vers elle. Je l'a vois se redresser avec difficulté, en se cramponnant du mieux qu'elle peut sur les accoudoirs de son fauteuil roulant. Ses petites jambes tremblent sous le poids de son corps, ses yeux verts sont rivés sur ses pieds, nus. Je me penche vers elle pour lui attraper lentement les deux mains, elle se laisse faire... Je l'aide alors à se redresser, doucement, tout doucement, jusqu'à ce qu'elle soit debout, en face de moi. Ses ongles s'enfoncent presque dans ma chair mais ça ne fait rien, je la cherche du regard puis ses yeux finissent par croiser les miens, je ne l'a lâche plus, de peur qu'elle perde l'équilibre. Je lui adresse un sourire avant de baisser mon regard vers ses pieds, ses petits orteils bougent comme si ils essayaient de s'enfoncer dans la terre sous nos pieds.

Je ne peux retenir ce rire de joie s'échapper de ma gorge, le visage de Sakura reste impassible mais j'arrive quand même à lire dans son regard, qu'elle est heureuse de ce premier pas. Malgré le fait que son visage soit recouvert d'un masque de plâtre, je ne peux penser qu'à une seule chose. Continuer, aller plus loin, encore, ne pas abandonner car je sais qu'un jour... Sakura se mettra à courir à travers d'immenses prairies, les cheveux au vent, les bras dressés vers le ciel et le soleil éclatant viendra illuminer ses doux yeux, émeraudes. Ses lèvres... Formeront ce large sourire que je vois toujours dans mes rêves. Le sourire de Sakura.

                                   Fin du quatrième chapitre

Voici donc le quatrième chapitre de ma fiction, j'espère que vous l'avez apprécié.                                                                               Dites moi votre avis, j'aimerais des commentaires constructifs, s'il vous plait :)

                                       Merci à vous tous!

Cinquième Chapitre

"Je vois, j'admire, je contemple en silence"

Je m'appelle Sasuke Uchiwa, j'ai 20 ans et je viens d'obtenir mon diplôme des arts plastiques. Depuis quelques mois, il se trouve que je ne vois plus grand monde depuis que Karin m'a quitté mais aussi parce que j'ai rencontré une fille. Elle est différente des autres, autant physiquement que... Psychologiquement. J'ai beau l'a voir presque tous les jours, je ne connais presque rien d'elle. Sakura est son prénom, elle n'est pas très expressive... Même pas du tout. On pourrait la comparer à une poupée de porcelaine, oui... C'est exactement ça. Je sais qu'elle a aimé le livre "L'Adieu aux armes" alors que moi, j'ai détesté ce bouquin... Il était bien trop gnangnan à mon goût et la fin de l'histoire est une horrible déception mais je n'entrerai pas dans les détails car je sais très bien que vous vous foutez complètement de mon avis.

Un jour, je lui ai parlé.                                       Un jour, elle m'a regardé                                     Un jour, elle a bougé                                         Et un jour, elle a marché.

Ses petites jambes qui avaient l'air si faibles, ont su retenir son corps qui était resté inanimé pendant des mois. C'est comme si le temps s'était figé autour de moi, je voyais Naruto et Madame Stam se relever et courir vers nous mais peu à peu, ils s'immobilisaient, tel des statues, leur visages devenaient presque flous à mes yeux. Le vent cessa un instant de souffler et les oiseaux interrompèrent leurs chants. Je ne voyais qu'elle, elle, et ses grands yeux, verts, brillants de milles éclats. Sa chevelure dansante au rythme du vent. Elle m'obsède tant.

Cela fait maintenant un mois que j'ai obtenu mon diplôme et cela fait aussi un mois que Sakura marche à nouveau. Son corps revit peu à peu, nous l'aidons tous et je savoure tous ses moments, passés à ses cotés. Sa guérison est proche, je le sens...

- Attends, je vais t'aider...

Dis-je en prenant lentement sa cheville entre mes mains pour la déplacer vers l'une des pédales d'un vélo que j'ai empreinté à Naruto. Les bras de la rose, tremblent légèrement tandis que ses mains s'agrippent à chaque extrémité du guidon. On dirait que c'est la première fois qu'elle en fait et Madame Stam n'a même pas su me dire si Sakura savait ou pas , pédaler sur un vélo. Je me pose de plus en plus de questions à propos des relations entre Sakura, ses parents et Madame Stam, j'ai comme la mauvaise impression qu'ils entretenaient des liens presque hostile car la vieille dame ne sait presque rien de sa petite fille...mais je n'ai encore jamais osé poser la question à ce sujet.

Je rattraper subitement Sakura qui vient de perdre l'équilibre sur sa selle. Après plusieurs minutes à essayer de la rassurer, je vois qu'elle se sent enfin prête à apprendre à faire du vélo... Ses bras et ses jambes ne sont plus aussi tendus qu'avant, son dos devient de moins en moins courbé, je pense qu'elle va y arriver. Plusieurs heures passent avant qu'elle sachent enfin pédaler lentement sans mon aide; Finalement, je prend aussi mon vélo et me met à rouler à ses cotés. Je lui adresse un regard ainsi qu'un sourire rassurant.

Le soleil brille très haut dans le ciel dans lequel, volent des oiseaux, chantant et vire-voletant dans les air tels des anges. Un vent doux nous caresse la peau et les odeurs de l'été, nous envahissent les narines. Je pédale lentement sur un chemin terreux, en pleins milieu de la campagne, en compagnie de la rose qui se met à rouler de plus en plus rapidement. Je sens qu'elle y prend goût car ses yeux émeraudes fixent intensément le chemin qui s'étend devant elle.

Après plusieurs heures à faire du vélo, nous rentrons chez Madame Stam.

Les jours et les semaines passent à une vitesse hallucinante, il fait de plus en plus chaud et j'en profite énormément pour faire sortir Sakura, le plus souvent possible, malgré mon job d'été qui me prend beaucoup de temps... Je travaille dans un supermarché afin de mieux financer mes études pour le concours de professeur des arts plastiques, chaque soir, je rentre épuisé par mes longues journées et mes charges de travail, exténuantes.

J'enlève brutalement mon tablier de travail, le jette dans un coin de mon casier puis referme la petit porte métallique, violemment. Enfin... Cette horrible journée de travail s'achève, je vais pouvoir rentrer chez moi... Je traverse les couloirs du supermarché pour ensuite sortir du magasin, mes clés de voitures dansent déjà entre mes mains, je me sens déjà mieux, l'air libre m'a beaucoup manqué... Cela mérite une bonne cigarette.

Je démarre ma voiture et quitte l'emplacement du parking réservé aux salariés de l'entreprise. Je roule pendant plusieurs minutes avant de pénétrer dans ma ville mais il y a un feu rouge alors je m'arrête. Pendant la très courte intervalle entre le feu rouge et le feu vert, mes yeux se posent sur un petit restaurant se trouvant juste de l'autre coté du passage piéton. Une pensée absolument génial me vient à l'idée. Et si j'invitais Sakura au restaurant ?

Je pense que c'est dans mes moyens alors je vais le faire. Je redémarre ma voiture et roule jusqu'à chez moi.

C'est un petit restaurant assez simple à l'extérieur. Une grande terrasse se dresse devant celui-ci, plusieurs clients se trouvent déjà assis à leur table. Certains buvant pour l'apéro tandis que d'autres sont déjà au repas. Je sens la main de Sakura se glisser sous mon bras, je me tourne alors légèrement vers elle et lui souris mais son visage reste toujours de marbre. Cependant, cela n'empêchent guère les hommes de la regarder avec une sorte d'envie et d'admiration dans le regard, je suis fière d'être son cavalier pour ce soir. Madame Stam n'a pas hésité à faire enfiler à Sakura, l'une de ses plus belles robes d'été. Une robe courte et cintrée, de couleur vert pomme. Sa longue chevelure est coiffée en un gros chignon dans lequel est coincée une petite barrette, recouverte de fleurs en perle, roses et vertes. Sakura n'a pas besoin de maquillage car elle est déjà la plus belle à mes yeux, ses lèvres sont légèrement recouvertes, d'une petite couche de rouge à lèvres, très discret.

Par chance, j'ai pu réserver une petite table se trouvant dans un petit coin isolé de la scène. Oui, en effet, il y a bel et bien une scène dans ce restaurant, ainsi qu'une piste de danse. Le serveur nous présente notre table et je m'installe face à Sakura qui ne cesse d'envoyer pleins de regards autour d'elle, c'est la première fois depuis des mois, qu'elle se retrouve dans un lieu avec autant de monde. Je lui adresse un sourire rassurant, ce qui a l'air de l'a détendre un peu. Elle pose lentement ses mains sur la table, ses doigts se mettent à caresser délicatement les couverts d'argent. Cela a prit du temps mais elle arrive enfin à tenir correctement ses couverts... Cela fait si longtemps que je voulais l'emmener au restaurant et ce jour est enfin arrivé.

Le serveur vient bientôt prendre notre commande, Sakura me montre du doigt le repas qu'elle souhaite manger, sur la carte et je décide alors de prendre la même chose qu'elle. Une heure plus tard, alors que nous venons de finir notre assiette. J'entends des cris ainsi que des sifflements dans la salle, je me retourne et aperçois rapidement, une magnifique jeune femme s'avancer d'un pas lent et séduisant vers la scène. Celle-ci porte une longue robe noire, trainante derrière elle. Ses yeux en amandes sur posent sur le public qui l'acclame de plus en plus, elle porte alors le micro à quelques centimètres de ses lèvres et se met à chanter d'une voix douce et mélodieuse.

Je sens aussitôt la main de Sakura toucher la mienne, alors que des couples se mettent sur la piste de danse pour faire un slow. Oh mon Dieu, c'est ce que je redoutais le plus... Mes yeux se posent alors sur la rose qui me supplie du regard en secouant lentement ma main.

- Sakura, je ne sais pas danser.

Lui dis-je en secouant la tête comme pour m'excuser de mon incompétence. Mais elle ne cède pas, elle continue à secouer ma main mais avec plus de persistance. Je finis par accepter même si je sais que je vais m'humilier devant Sakura. Je lui prend alors sa main et l'emmène vers la piste de danse ou se trouvent déjà beaucoup de petits couples. Je me met face à Sakura et lui adresse un sourire gêné et crispé mais je ne sais pas ou poser mes mains ni comment faire... Bref, je ne sais pas danser. Mais Sakura prend toute suite les commandes... Voilà quelque chose auquel je m'y attendais pas du tout! Elle me prend ma main droite et la pose sur sa taille puis elle prend l'autre pour la lover contre sa main, douce et pleine de tendresse. Je ne comprend pas... Comment cela se fait-il qu'elle sache danser ? Elle m'envoie regard comme pour me rassurer et hoche la tête dans ma direction comme pour m'encourager à suivre ses pas mais j'ai peur marcher sur ses pieds ou de faire une autre erreur dans ce genre.Je ravale ma salive et tente ma chance.

Ce n'est pas moi mais Sakura qui me guide dans le pas de danse, je reste encore un peu hésitant mais chaque pas me redonne confiance en moi. Je souris tendrement à Sakura puis elle me regarde de ses grands yeux, émeraudes. Je ne peux plus l'a quitter du regard, elle m'envoute complètement.

Je suis tellement concentré sur ce beau visage que je ne me rend même pas compte que les pas deviennent de plus en plus confiants, je me décontracte peu à peu et je l'a fait même tourner sur elle même.Sa robe tourbillonne laissant ainsi apparaître ses magnifiques jambes, longues et fines qui étaient si squelettiques avant...

C'est bon, maintenant, je le sais... Je l'aime.

Oui, je l'aime vraiment. Je ne cesse de penser à elle, de rêver de son visage, ses yeux, sa chevelure, son parfum... Je souhaite passer ma vie à ses cotés... Peut-être allez-vous dire que je suis un peu trop rapide mais c'est bien ce que je ressens. Cette irrésistible envie d'être toujours près d'elle, de l'a regarder, lui parler, la toucher.

 L'aimer.

La musique cesse de se faire entendre et la jeune chanteuse, remercie le public en s'inclinant, gracieusement. Nous retournons vers notre table, main dans la main. Nous commandons un dessert et quittons le restaurant.

De part le fait, qu'il est encore très tôt, Sakura et moi, nous baladons dans les rues de la ville. Certaines boutiques sont encore ouvertes et beaucoup de touristes visitent encore la ville qui est à ce moment de l'année, très attractive. Je marche à coté de la rose, celle-ci est accrochée à mon bras, ses yeux se baladent sur les différents commerces de la petites rue marchande dans laquelle nous venons de pénétrer. J'ai tant envie de l'embrasser mais j'ai si peur de l'effrayer et de la faire fuir... Elle vient à peine de sortir d'une très longue période d'inactivité alors je ne pense pas que ça soit le moment de tenter quelque chose avec elle. Après cette bonne soirée en sa compagnie, je l'a raccompagne chez Madame Stam puis me rend ensuite chez Naruto pour lui raconter ma soirée.

Lorsque je suis en présence de Sakura, les minutes passent si rapidement, je ne vois jamais le temps passer. Se fut l'une de mes plus belles soirées en sa compagnie, j'ai dansé avec elle et je me suis rendu compte que je l'aimais plus que tout au monde. Mais je me pose souvent cette question... Ressent-elle quelque chose pour moi ou ses sentiments sont définitivement éteints ? Non, je ne pense pas à ce point... Mais, nos sentiments, sont-ils réciproques ? J'ai toujours peur que cette réponse soit négative.

Je sens que l'on me tire par le t-shirt, ce geste me fait sortir de ma rêverie... Je me retourne et aperçois Sakura qui s'agrippe à mon t-shirt pour que je l'a suive. Nous nous faufilons alors entre les personnes se trouvant dans l'immense salle ou sont exposés des chef-d'oeuvres... Oui, quand je dis, chef d'oeuvre, cela veut dire... Oeuvre de Jon Carling. Il y a quelques semaines de cela, j'ai eu la joie d'apprendre que des dessins de Jon Carling, allaient être exposés au public dans une exposition se trouvant à une heure de ma ville. J'ai absolument voulu emmener Sakura avec moi, pour lui faire découvrir mon artiste qui m'inspire le plus.

Elle s'arrête devant un tableau et me le montre du doigt. Je lui demande alors.

- C'est celui que tu préfères ?

Elle hoche la tête en fixant le tableau de ses pupilles, vertes. Je souris en tournant mon regard vers ce tableau qui lui plait tant. En effet, il est beau....

Après avoir visité toute l'exposition, je fais savoir à Sakura que l'on devrait rentrer car il commence à se faire tard et demain, je bosse....

Arrivés dans la voiture, j'allume la radio et démarre la voiture. Nous voyageons pendant près d'une heure, comme à l'allée. Tout au long de la route, je lui parlais de mes impressions sur certains dessins de cet artiste et lui racontais aussi pleins d'autre chose.

La nuit vient de tomber et je viens d'arriver devant chez Sakura. Je m'arrête mais avant qu'elle n'ouvre la portière, je l'a voit hésiter un instant. Je fronce alors le sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle a puis je l'a vois soudainement s'avancer vers moi pour déposer ses douces lèvres sur ma joue. A vrai dire, je ne m'y attendait pas et je pense qu'au fond d'elle même, ma tête doit l'a faire rire. Avec les yeux exorbités, ma bouche entre ouverte. J'hallucine! Elle vient de déposer un baiser sur ma joue, c'est donc un début ?

Cela fait déjà deux minutes qu'elle a quitté la voiture, et ça fait deux minutes que je souris comme un con. Je finis par redémarrer pour retourner chez moi. Je ne cesse un seul instant de penser à ce geste si banal qui pourtant m'a remplit de joie. Cela veut dire qu'elle m'aime surement ? J'espère ne pas me faire trop de film si finalement, elle ne me considère que comme un ami... Je m'arrête à un feu rouge, j'ai hâte de rentrer chez moi, je suis totalement crevé en plus, je trouve qu'il fait horriblement chaud dans cette voiture... J'ouvre alors la fenêtre pour laisser un peu d'air frais, rentrer dans la voiture. Je respire cet air à pleins nez, je suis si heureux.

Le feu est bien lent... Je commence alors à regarder autour de moi. Toutes les boutiques sont fermées, peu de personnes traînent dans les rues à cette heure-ci. Le feu passe au vert, je redémarre mais alors que je passe à une intersection, mon temps de réaction étant d'une seconde, je ne remarque pas toute suite ce camion foncer droit sur moi. Au dernier moment, Je tente de dévier sa trajectoire mais c'est trop tard... Celui-ci roule si vite, qu'il percute très rapidement ma voiture qui se met à faire des tonneaux jusqu'à défoncer la vitrine d'un magasin, dans un fracassement de verre brisé et de métal entrechoqué. J'ai entendu cet horrible craquement d'os et j'ai senti cette atroce douleur à l'abdomen mais la souffrance se fait aussi ressentir au niveau de mes jambes... Je n'ai même pas la force de crier, aucun son ne sort de ma bouche. Je ne vois presque plus rien, suis-je aveugle ?

Un immense voile rouge se dresse devant mes yeux, je ne vois rien d'autre que cette couleur qui m'éblouit presque. Est ce du sang ?

J'ai chaud, j'ai froid, je tremble et je ne sens plus mon corps... J'ai peur.

J'ai cette insupportable sensation de voler lentement au-dessus du vide, planant dans les airs comme si je me trouvais sous l'eau. J'ai peur qu'un simple geste me précipite dans le vide , le néant... Je ne sais pas si je suis en train de rêver, peut-être ai-je reçu un mauvais coup sur la tête. Je survole lentement, un océan dont sa couleur rappelle encore celle du sang...

J'ai du mal à respirer, j'ai l'impression d'être secoué dans tous les sens et pourtant, je sais que je suis là... Mourant, dans ma voiture complètement défoncée... Mes vêtements imbibés de sang, mon corps meurtrie, est incapable de faire le moindre gestes pouvant me sauver la vie. Mon corps ne répond plus aux appels de détresse que je lui envois, il refuse obstinément d'écouter mes ordres mais peut-être aussi... Qu'il en est incapable.

Je ne peux m'empêcher de lui en vouloir.

Mes pensées, j'en ai encore ? Oui, on dirait... Alors c'est ce que je suis encore vivant ? Ou est-ce tout simplement mon âme qui s'en va vers le paradis ? Je ne sais pas.

Je vais mal, très mal. Je pense à ma mort et je refuse de mourir maintenant... Je ne veux pas. Chaque battement de coeur m'effraie, par peur que ce soit le dernier et c'est la même chose pour ma respiration. Je compte chaque pulsation de mon corps qui ne sera surement plus le mien dans quelques instants...

J'ai beau résister à cette force qui m'est malheureusement, bien plus supérieure... Je suis trop faible pour survivre.

Je vous en supplie, laissez moi vivre encore un peu...

Laissez moi revoir Sakura une dernière fois.

                 FIN DE CE CHAPITRE.

Ce chapitre est bien court, je l'admet mais je vous réserve un prochain chapitre, bien plus long que celui-ci. Avez-vous aimé ce chapitre ? Personnellement, je n'en suis pas vraiment fière, j'ai fait mieux!

Sur ce, je vous remercie pour vos nombreux commentaires qui me font vraiment plaisir.

                        Merci à tous!

Chapitre 6.

Je ne saurais dire ou est ce que j'ai bien pu trouver cette force pour courir aussi vite et aussi longtemps. Je ne veux pas m'arrêter un  seul instant pour reprendre mon souffle, par peur ne plus pouvoir me relever et d'être à nouveau précipitée dans un état ou ni mes bras, ni jambes ne voudraient m'obéir. Je sens un liquide glacé dégouliner sur mes joues, qui ont très rapidement pris une teinte, rouge sous l'effet de l'effort physique que j'exerce en ce moment. Est-ce mes premières larmes d'inquiétude ?

J'ai comme l'impression que mon cœur va cesser de battre et que mes poumons vont exploser dans ma poitrine. Le souffle court, les jambes qui commencent à se faire lourdes, je continus mon chemin à toute vitesse jusqu'à ce que j'arrive devant l'immense bâtiment que je cherchais. J'ai passé tant de mois dans cette prison, tant de temps à essayer de briser cette glace qui enfermait mon esprit et une partie de mon âme meurtrie. La seule chose qui me retenait en vie était la perfusion insérée dans mon bras, squelettique. J'ai horreur de savoir que maintenant, ce n'est plus moi qui est dans cet état mais lui. Celui qui m'a tant donné, celui qui m'a sauvé d'une vie sans avenir. Je veux le retrouver mais en vie.

Je me précipite dans les tristes couloirs de l'hôpital, bousculant quelques personnes sur mon passage mais qu'importe, j'ai si peur qu'une seconde de trop me soit fatal. Je monte à toute vitesse, les escaliers montant jusqu'au cinquième étage, je sais qu'il est là-bas et j'y suis presque. Les passants m'adressent des regards interrogateurs mais alors que j'arrive enfin au bon étage, je croise le regard d'une dame qui me rappelle celui qui m'a sauvé. Celle-ci possède une longue chevelure ébène et ses yeux sont aussi sombres que lui. Serait-ce sa mère ? Mais je ne me pose pas plus de question car je me réfugie rapidement dans un autre couloir, sa chambre est au bout de celui-ci. Je m'arrête devant sa porte, toute essoufflée, le cœur battant, les jambes tremblantes, le front recouvert de sueur. Mes doigts gonflés se posent lentement sur le poignet de la porte puis je l'ouvre. Je suis soulagée mais aussi triste, bouleversée de ce que je risque de voir. Une lumière aveuglante se précipite sur mon visage, ce qui m'oblige à plisser les yeux. J'ai horriblement mal aux pieds et j'ai encore du mal à reprendre mon souffle.

Et je le vois enfin, étendu sur un lit aux draps blancs, le teint pâle, les paupières closes. Je pousse un long soupir en m'avançant avec hésitation vers son lit. Son front et son torse sont recouverts de bandages ou l'on voit à certains endroits, d'énormes taches de sang. Je m'arrête près de son lit, je tremble, j'ai si peur. Mes doigts touchent légèrement les draps le protégeant, je l'observe longuement. Il a l'air si serein mais si proche de la mort...

Mes doigts se baladent un instant avant de rencontrer la main glacé de mon sauveur. Je renifle bruyamment en sentant le contact de sa peau puis mes doigts finissent par enlacer les siens avec une telle intensité que j'ai l'impression que je vais lui briser les os de sa main. Je ne veux plus le lâcher par peur qu'il s'en aille, loin.

C'est de ma faute, tout est de ma faute. Il va surement mourir à cause de moi, je suis sure que c'est à cause de moi...

Je renifle à nouveau en m'asseyant sur son lit pour ensuite m'allonger près de lui, je reste un court instant à observer sa réaction mais il ne se passe rien. Je renifle encore, je sens les larmes me monter aux yeux, et me rapproche de lui jusqu'à poser ma tête dans le creux de son cou, ma main se glisse vers son autre joue que je me mets à caresser avec tendresse, je me love contre lui en espérant au plus profond de mon cœur, qu'il se réveille et qu'il me regarde. Le sentir près de moi est un tel soulagement que je ne peux plus retenir mes larmes, je pleure... Encore et encore... Laissant les fines gouttes salées, dégouliner sur mes joues puis s'écraser sur les bandages du jeune homme sur qui, je ne cesse de resserrer mon étreinte. Je tremble, je renifle bruyamment, je gémis discrètement car je n'ai plus de voix depuis longtemps et je pense que je ne retrouverai jamais la parole. Malgré mes cordes vocales brisées, je tente de lui murmurer dans un souffle son nom à l'oreille, mais j'ai l'impression qu'il ne m'entend pas et cela ne m'étonnerai guère. « Sasuke... Sasuke... Réveille toi... Sasuke... » Ce sont les seules paroles que je tente sans cesse de lui souffler. Je pleure encore, mes larmes refusent de cesser de couler. Les bandages de Sasuke sont bientôt imbibés de larmes. Je sens son souffle irrégulier me caresser les cheveux, j'entends son cœur battre lentement, comptant les battements de celui-ci en priant pour que ce ne soit pas les derniers.

Tant de sentiments refont surfacent après tant de mois de silence, j'ai si mal. Les émotions m'envahissent et je ne sais plus ce que je dois ressentir à cet instant précis.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre me fait sortir de mes pensées, je relève alors les yeux vers la personne qui vient d'entrer dans la pièce, c'est ma grand-mère. Elle a l'air tout aussi bouleversé que moi, ses mains osseuses se plaquent sur ses lèvres puis sur son cœur. Elle est inquiète et stupéfaite de me voir aussi proche de Sasuke, je pense qu'auparavant, elle aurait sauté au plafond mais à cet instant, je doute qu'elle s'en intéresse. Sasuke est dans le coma et il ne va surement jamais se réveiller... Je déteste cette pensée.

Après avoir insisté longuement avec les médecins pour que je puisse dormir dans un lit à coté de Sasuke, ils ont enfin accepté même si je ne fais pas partie de sa famille. Je veille sur lui comme il l'a fait pour moi, je vais parfois m'allonger à ses cotés pour écouter son cœur battre, caresser tendrement son cou et ses mains, glisser mes doigts dans sa chevelure ébène mais je ne l'ai pas vu ouvrir les yeux, une seule fois.

Je ne dors plus, je passe mes nuits à l'observer avec une telle intensité que j'en ai mal aux yeux. Puis je finis toujours par m'endormir pour m'évader dans des rêves étranges et parfois effrayants. Chaque jour, la mère de Sasuke se rend dans sa chambre, elle verse quelques larmes en serrant les mains de Sasuke dans les siennes puis elle le couvre toujours de baisers. Naruto passe souvent en compagnie d'une jeune fille possédant une longue chevelure d'un noir profond que j'envie énormément, je pus voir aussi, un autre jour, une fille aux cheveux rouge et je suis persuadée que c'est la fille dont m'a tant parlé Sasuke, son ex copine mais j'ai oublié le nom depuis longtemps... Je l'ai aperçus alors qu'elle se rendait dans la chambre de Sasuke et je n'ai pas voulu l'a déranger donc je suis restée dans le couloir à lire des magazines qui ne m'intéressaient guère.

De par le fait que je ne puisse plus parler, ma grand-mère a prévenus la mère de Sasuke que j'étais muette. Mais cela ne l'empêche jamais de m'adresser la parole, au départ, elle se montrait plutôt distante avec moi mais aujourd'hui, elle me parle avec plus de sympathie.

- Tu vas bien, Sakura ?

Me demande t-elle chaque jour, je me contente à chaque fois de hocher la tête. Je sais que je lui mens... Non, je vais mal et je doute fortement qu'elle aussi aille bien. Son fils est entre la vie et la mort. Puis je m'absente parfois pour donner plus d'intimité entre la mère et son fils. En attendant, je hère dans les couloirs à la recherche d'une quelconque occupation, pouvant rendre mes journées un peu moins tristes mais il est toujours difficile de se distraire quand on est entouré de personnes malades, parfois incapable de marcher... J'ai tellement envie d'aller marcher dans les bois ou faire du vélo comme Sasuke me l'a apprit. mais je ne veux plus m'éloigner de lui et je n'irais jamais savourer l'air chaud de l'été sans lui.

Je vagabonde encore quelques minutes dans les couloirs pour ensuite retourner dans ma chambre. La mère de Sasuke n'est plus là, elle est partie... Je m'installe à coté du lit de Sasuke et lâche un long soupir en le regardant tristement, je n'en peux plus... Il me manque trop. Je laisse alors tomber ma tête sur son lit et ma droite se met à chercher celle de Sasuke que je finis par trouver et enlacer. Je ne sais pas combien de temps je vais rester dans cette position mais le poids de mon désespoir devient trop lourd...Changement de Narrateur.

Depuis combien de temps suis-je dans ce monde si obscur, est ce que le paradis ressemble vraiment à ça ? Je m'étais pourtant fait une autre image de cet endroit, celui dans lequel je suis est si sombre et confus. J'espère sincèrement qu'en ce moment je me trouve au purgatoire et non au paradis... Mais je ne pensais pas que les morts devaient attendre si longtemps pour enfin rejoindre le lieu éternel qui leur était destiné. Je ne pense pas que mon destin se finisse en enfer, je trouve que j'ai été assez sage... Peut-être un peu trop. Merde, c'est con. Je suis mort à l'âge de 21 ans et... C'est bon! Mes souvenirs reviennent.... Je n'ai même pas eu le temps de revoir Sakura.

Quelle ignoble défaite.

Au départ, j'aimais beaucoup cette impression de voler au-dessus du vide infini mais maintenant j'en ai peur car je ne sais pas si cela cessera un jour. Je veux sortir de ce monde, je veux revenir dans celui des humains, mon monde. Je ne sais pas depuis combien je supplie mon corps pour qu'il se réveille mais chaque seconde qui passe me fait perdre un peu de mon espoir.

                        .....

Cet cet univers dans lequel je nage, s'éclaircit peu à peu... Comme si le soleil se levait sur cet immense vide. Est-ce mon passage au paradis ou est-ce que c'est mon miracle que je supplie d'avoir depuis longtemps ? Je commence à avoir des sensations étranges... Des sons aigus sifflent dans mes oreilles, des frissons parcourent tout mon corps et je commence à avoir mal... C'est désagréable. J'entends quelque chose aussi... Une mélodie douce et c'est comme si je l'entendais de mieux en mieux. Je tremble... Je sens mon coeur battre, je suis donc vivant ?!

Mes yeux s'ouvrent subitement mais se referment aussitôt lorsque je sens les rayons du soleil me les brûler. Mes paupières sont horriblement lourdes mais je tente à nouveau de les ouvrir. Au bout de quelques tentatives, je vois enfin la scène qui se déroule devant mes yeux. Je me trouve dans une pièce, simple et triste. Il y a peu de meubles et peu de décorations... La fenêtre est grande ouverte, celle-ci laisse apparaître une magnifique vue sur un lac. Mais merde, ou suis-je... Il a l'air de faire un temps radieux dehors et pourtant, j'ai froid, j'ai horriblement froid... Non, seule une petite partie mon corps est réchauffée. Ma main gauche.... Mes yeux fatigués se mettent à rechercher ma main . Mes pupilles s'agrandissent lorsque j'aperçois cette petite main, fine et douce, posée sur la mienne. Une longue chevelure rose se trouve à coté de celle-ci et quelques mèches viennent caresser ma peau. Malgré mon temps de réaction qui est très minime et ma fatigue, je reconnais cette personne qui n'est autre que Sakura. Mes lèvres se mettent à trembler, je suis comme émue... J'ai tant voulu la revoir et j'ai pourtant pensé que je ne l'a reverrait plus jamais. Elle est ici, prêt de moi. D'une voix faible, je tente de lui murmurer un simple.

- Sakura...

 Immédiatement, la tête de la rose se relève vers moi. Ses grands yeux verts expriment une grande surprise. Elle me regarde un court instant, les yeux exorbités, le bouche légèrement ouvertes puis dans les secondes qui suivent, je l'a surprend en train de se jeter sur moi, ce qui me coupe le souffle. Ses bras se glissent derrière ma nuque et sa tête vient se nicher contre mon cou, un tel contact me remplit d'émotion. Je l'a sens se gigoter contre moi, elle tremble... Elle pleure ?

Je suis faible mais j'ai tellement rêvé de ce moment que mes mains arrivent à se glisser vers sa taille et à la serrer contre moi. Je sens bientôt un liquide chaud dégouliner contre ma gorge et c'est bel et bien des larmes, Sakura pleure! Elle a enfin une expression sur son visage. Mes mains tremblantes remontent vers sont visage pour que je puisse le redresser afin de voir si ce que je pense n'est pas faux. En relevant sa tête, je suis stupéfait de voir que ses yeux et joues sont baignés de larmes, elle renifle bruyamment en continuant à pleurer. Elle a si peur pour moi ?

Mes doigts commencent à caresser son visage meurtrie par le chagrin, j'essuie ses larmes qui ne cessent de couler. Puis dans un élan de joie et d'émotion, je rapproche son visage du mien. Mes lèvres entre enfin en contact avec les siennes, légèrement humides, douces et envoutantes, je ne sais pas si j'arriverai à me détacher de ses lèvres... Celle-ci n'a aucun mouvement de recule, je pus ressentir de l'étonnement au départ mais sa bouche, finit par s'entre ouvrir... Je l'a sens se coller un peu plus contre moi, sa poitrine contre mon torse. Mes mains caressent tendrement ses joues, encore mouillées mais ses larmes ont enfin cessées de couler. Ses fins doigts remontent vers ma chevelure, dans laquelle ils se faufilent. J'approfondis le baiser, Sakura fait de même. Le baiser qui était au départ, lent, devient de plus en plus passionné. je suis moi même surpris des performances de Sakura. Je ferme les yeux, savourant ce contact et cette tendresse dont je rêve depuis des mois. Mon coeur bat à une vitesse surhumaine, je crois que j'entends aussi celui de Sakura, battre à tout rompre.

Le baiser prend fin, j'ai encore le goût de ses lèvres savoureuses. Nous nous regardons pendant un long moment puis je finis par lui sourire tout en essuyant une dernière larme qui commence à couler sur la joue de ma rose.

L'espoir que je garde depuis plusieurs mois est j'espère, sur le point de se réaliser. J'ai comme l'impression de l'a supplier du regard, mon sourire l'encourage et je sais qu'elle peut y arriver. Si elle a pleuré, elle est aussi capable de sourire.

Sa bouche s'étire légèrement, je l'observe avec une telle intensité que je commence à en avoir mal aux yeux. Puis peu à peu, un doux sourire se dessine sur son visage d'ange. Un sourire que je n'ai encore jamais vu auparavant.

Je ne l'ai jamais vu aussi belle.

Remplis de joie et d'amour, j'attire à nouveau son visage vers le mienne et l'embrasse à nouveau, je ne peux plus me lasser de ses lèvres....

Changement de narrateur.

Je ne m'attendais pas à ce baiser et je ne pouvais que le savourer. Cela faisait depuis longtemps que je n'avais pas ressentis ce sentiment qui était à cet instant, nouveau pour moi. Tant d'émotions et de sentiments ont refais surface en l'espace de quelques jours. Maintenant, je sais que notre amour m'a aidé à me relever, plus rapidement que je le pensais....

Sasuke a encore du rester à l'hopital pendant près d'une semaine. Sa jambe gauche avait été violemment percutée lors de son accident, ce qui lui a laissé beaucoup de sequelles qu'il gardera malheureusement toutes sa vie. Lorsqu'il est sortit de l'hopital, il marchait lentement à cause de la canne qu'il était dorénavant, obligé d'utiliser pour marcher.

Un mois est passé depuis son accident et Sasuke a tenu à m'emmener voir quelque chose que j'ignore totalement. Je ne savais pas pourquoi, il affiche ce visage si triste, si démoralisé. Qu'est ce qui l'attriste autant ? Nous marchons mains dans la main sur un petit chemin dans la campagne, mes yeux se baladent sur le paysage qui s'étend devant nous, je tente de repérer un indice qui pourrait m'aider à trouver ou est ce qu'on se rend mais en vain. Après plusieurs minutes de marches, nous arrivons dans un immense cimetière. Pourquoi m'emmener ici ? Je ne comprend pas ? Sasuke a perdu quelqu'un ? Ses yeux se posent sur chaque tombe du cimetière puis après quelques allées venues entre les tombes, Sasuke s'arrête devant l'une d'elle. Celle-ci est plus grande que toutes les autres car ici est enterrée toute une famille... Je sens le regard de Sasuke sur moi mais je ne comprend toujours pas ce qu'il cherche. Je regarde à nouveau la tombe et c'est là que je sens mes jambes céder sous le poids de mon corps qui se fait horriblement lourd. Je tombe à genoux devant cette tombe sur laquelle est marquée: "Famille Haruno" et en en-dessous, je peux lire les noms d'une famille dont je ne me souviens guère mais je sais que les noms inscris sont ceux de mes parents et de mon petit frère.

"A nos tendres et chers Kizashi Haruno                 Mebuki Haruno et leur fils Dairō Haruno               Décédés le 15 Septembre 2012"

 Je n'arrive plus à quitter cette stèle de mes yeux qui se remplissent peu à peu de larmes. Comment est ce que j'ai pu oublier ma famille ? Mon Dieu... J'ai oublié que j'avais une famille... Mais ils sont tous morts. Je suis secouée de tremblements, je sens bientôt, les bras réconfortants de Sasuke m'enlacer mais cela ne suffit plus à atténuer ma peine. Je fond en larmes en enfuyant mon visage dans mes mains.

 - Je suis désolé, il fallait que tu le saches...

Me dit la voix de Sasuke au creux de mon oreille, je secoue la tête. Je déteste me dire que je n'ai plus aucun souvenir de mes moments passés avec mes parents et mon petit frère. Les bras de Sasuke se resserrent un peu plus autour de mes épaules. Tout en fixant la tombe, je vois bientôt Sasuke s'asseoir à coté de moi et déposer une photographie entre mes mains. Mes yeux imbibés de larmes se posent alors la photo sur laquelle est déjà tombée une goutte. J'observe la photo qui représente une famille, ma famille famille. J'y vois ma mère, mon père, mon petit frère et moi. Heureux et unis.

- Tu étais avec eux lors de l'accident de voiture. Aucun d'eux n'a survécu à part toi, Sakura. Je suis désolé...

Je gémis en fixant les visages figés de mes parents, nous avions l'air si heureux. Sasuke m'aide à me redresser, il se poste face à moi et me regarde droit dans les yeux. Je baisse le regard en sanglotant

- Sakura regardes moi.

Me dit-il en me redressant à nouveau le visage pour que je le regarde. Je le fais alors à contre coeur.

- Je suis sur que ta famille serait fière de toi si ils te voyaient aujourd'hui, montres leur que maintenant, tu es heureuse et que tu vas vivre comme ils l'auraient souhaité pour toi. Tu mérites de savourer cette vie qui t'a été accordée, prends cela comme une seconde chance... Fais cela en hommage à ton père, ta mère et ton frère.

 Ses paroles me réconfortent et mes larmes cessent un instant de couler. J'arrive à me calmer et je ressens une soudaine envie que l'on me serre fort contre soi. Je m'approche alors de Sasuke et enfuis mon visage dévasté par le chagrin, contre son torse. Ses bras m'enlacent tendrement , il me baise le front en me chuchotant encore des paroles de consolation. Nous rentrons ensuite, mains dans la mains. Le vent chaud de l'été me caresse les joues et ma chevelure se met à voler au rythme du vent, lentement. Le chant des oiseaux résonnent dans la petites prairies que nous traversons, paisiblement. Je me me mords la lèvre inférieure en serrant un peu plus fort, la main de Sasuke, qui est si chaude et je me sens en sécurité lorsque je suis prêt de lui. Mon visage se tourne vers lui, il fait la même chose. Tout en marchant, nous nous plongeons nos regards l'un dans l'autre. Je me perd alors, un instant dans l'obscurité de ses yeux ébènes. Ce simple regard me redonne le sourire. Il sourit à son tour et se penche vers moi pour m'embrasser à nouveau.

Changement de narrateur

Cinq années plus tard....

 Je peste à nouveau contre cette porte d'entrée que je peine toujours à ouvrir sans la faire grincer, il faudra bien qu'un jour, je l'a répare pour de bon. Mon sac avec toutes mes affaires de cours, s'échappe de mes mains et tombe par terre... Je voulais lui faire une surprise mais il vrai qu'en faisait tout ce boucan, il va être difficile de passer inaperçus. Sakura est peut-être muette mais elle n'est pas sourde. Je lâche en juron en refermant la porte derrière moi puis traverse le couloir qui mène au salon. La première chose que j'aperçois, c'est l'immense bouquet de roses se trouvant sur la table, encore une oeuvre de ma belle... Je pose les clés de voiture sur celle-ci et glisse inutilement un doigt sur l'une des pétales de roses. J'émet un long soupir de soulagement, qu'est ce que ça fait du bien de rentrer chez soi.... Je me retourne pour aller vers le jardin mais en arrivant, je ne vois aucun signe montrant la présence de Sakura. En fronçant les sourcils, je me met à la chercher par tout dans la maison. J'entre dans la chambre qui est comme toujours, impeccable... Sakura a toujours était une maniaque du rangement, heureusement... Parce que j'ai toujours été un bordélique. Un bruit d'eau qui coule me fait sortir de mes pensées, ça vient de la salle de bain. Elle est surement en train de prendre sa douche. J'enlève ma veste, mon haut ainsi que mes chaussures et mon jeans. J'ouvre légèrement la porte et aperçois la rose nue, celle-ci est de dos et n'a toujours pas remarqué ma présence. Je m'avance lentement vers elle, celle-ci sursaute lorsqu'elle sent mon torse contre son dos. Elle se retourne immédiatement vers moi et son premier réflexe est de me donner un petit coup de poing dans le ventre. Elle me parle ensuite avec le langage des signes que j'arrive à comprendre, après de nombreuses années d'apprentissage, elle me dit "Tu m'as fait peur, imbécile!". Je ris avant de l'attirer contre moi pour l'embrasser à pleine bouche. Je sens sa poitrine nue se coller contre moi, mes mains se glissent vers ses hanches que je caresse tendrement. Je sais qu'elle sourit tout en m'embrassant et ses bras finissent par se refermer autour de ma nuque. Après un long baiser, elle me regarde et commence à me parler en bougeant ses lèvres: "Ca s'est bien passé ta journée ?". Je hoche la tête en lui souriant et lui répond à haute voix.

- J'ai énormément de copies à corriger mais je veux avant tout, passer du temps avec ma fiancée.

Lui dis-je avant de l'embrasser tout en la poussant à l'intérieur de la douche ou l'eau brûlante vient percuter mon dos. Je grogne en sentant ma peau, brûler au contact de l'eau... Ce qui fait rire Sakura qui me caresse les lèvres d'un doigt, j'aperçois assez rapidement, une fine bague en or qu'elle porte sur son annulaire de la main gauche, cette bague que je lui ai offert il y a quelques mois en l'a demandant en mariage et qu'elle a pour mon grand bonheur, accepté en me sautant au cou. Sa longue chevelure rose est maintenant trempée, celle-ci cache alors sa poitrine... On dirait une sirène. Ses yeux pétillent de mille feux et ses lèvres roses se mettent à remuer, j'y lis.

"Je t'aime" 

Je lui souris avant de lui répondre.

- Moi aussi, je t'aime.

"Après tant de mois à m'être battu pour obtenir un simple sourire de sa part, j'ai fini par tomber fou amoureux de cet ange. Mon amour pour elle n'a pas d'égale.

 Je me suis toujours demandé ce que je ferai une fois adulte. Du genre, est ce que je me ferai du fric, est ce qu'un jour je deviendrai quelqu'un d'important. Parfois, les choses auxquelles on ne se serait jamais attendu, arrivent ... Comme obtenir mon concours de professeur d'art plastique, aménager avec Sakura, dans une petite maison à la campagne et l'a voir aussi obtenir le diplôme pour devenir professeur de danse...On rencontre des milliers de gens et aucuns d'eux ne vous touchent réellement. Et tout un coup vous rencontrez une personne et votre vie est changée... Pour toujours."

                                        FIN

Note de l'auteur.

Ceci est la fin de la fiction "Le sourire de Sakura" et j'espère vraiment que vous avez prit du plaisir à la lire. Dites moi ce que vous en pensez! Je vous remercie tous pour vos agréables commentaires et votre fidélité qui me tient énormément à coeur.